Rafah (Egypte), 24 novembre (EFE).- Juste avant la guerre entre le groupe palestinien Hamas et Israël, Gazan Nagy Ahmed, 30 ans, était bloqué dans la ville égyptienne d'Al Arish où il s'est rendu chez le médecin. Aujourd'hui, il peut enfin retourner dans une Gaza détruite où il retrouvera sa famille et sa « patrie ».
"Nous sommes ici comme si nous étions dans des cages. Nous devenons fous, mais Dieu merci, le moment est venu de pouvoir retourner dans notre patrie", a-t-il déclaré à EFE depuis le terminal de Rafah, qui relie l'Egypte à l'enclave palestinienne. alors qu'il se prépare à entrer à Gaza.
C'est la première fois depuis le début de la guerre le 7 octobre que les Palestiniens peuvent retourner à Gaza après que l'Egypte a donné son feu vert coïncidant avec le premier jour de la trêve humanitaire temporaire dans la bande de Gaza.
Souffrir deux fois
Ahmed vient du camp de Jabalia, au nord de Gaza, un endroit qui a été bombardé à plusieurs reprises par Israël dans la série d'attaques aveugles menées par l'État juif en représailles à l'action brutale du Hamas contre le territoire israélien.
"On m'a dit aujourd'hui que vous pouviez entrer à Gaza. Je souffre ici deux fois plus parce que nos familles sont à l'intérieur de Gaza et sous les bombardements. Et nous sommes ici, et nos cœurs et nos pensées sont avec eux à Gaza", a-t-il déclaré.
Hier, l'ambassade palestinienne au Caire a annoncé la possibilité du retour des citoyens palestiniens bloqués dans le nord du Sinaï et qui souhaitent rentrer volontairement dans la bande de Gaza, tandis que ceux qui restent bloqués au Caire et dans le reste des provinces égyptiennes pourront pour ce faire à partir de demain, samedi.
Le directeur du Service d'information de l'État, Diaa Rashwan, qui est porte-parole du gouvernement égyptien, a confirmé aujourd'hui dans un communiqué que "pour la première fois depuis le début de l'agression, la partie égyptienne autorisera les Palestiniens à entrer dans la bande de Gaza". bloqués dans le pays à volonté.
Jusqu'à présent, le nombre de Palestiniens rentrant à Gaza le premier jour de la trêve entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur à 07h00 heure locale (05h00 GMT), est inconnu.
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Abeer al Yamal, une militante palestinienne vivant en Jordanie, a pris le premier vol possible vers l'Égypte lorsque la guerre a éclaté et est depuis restée à Al Arish, la capitale du nord du Sinaï située à l'est de l'Égypte et à proximité du col de Rafah, en attendant de entrer à Gaza.
"Je suis ici maintenant et j'espère pouvoir entrer et les aider à l'intérieur", a-t-il assuré à EFE, ajoutant que pendant ce temps d'attente, une initiative a commencé pour soutenir les blessés et leurs compagnons qui ont traversé la frontière depuis Gaza vers les hôpitaux en Egypte.
"Je suis très content de la trêve car elle donnera un peu d'espace pour que les gens puissent respirer un peu et une opportunité d'acheminer de l'aide. Vous savez déjà quelle est la situation là-bas, il y a un manque de nourriture, d'eau et de médicaments, dans en plus du carburant nécessaire aux hôpitaux pour pouvoir aider les blessés", a déclaré Al Yamal, 35 ans, ajoutant qu'il espère qu'il y aura une autre trêve.
Le cessez-le-feu, qui durera quatre jours et pourrait être prolongé à dix si le Hamas livre davantage de personnes kidnappées, servira également à l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave, qui a déjà commencé à entrer dans Gaza.
Selon le gouvernement égyptien, 130 000 litres de carburant et quatre camions de gaz devraient entrer quotidiennement, ainsi que 200 camions d'aide humanitaire.
Ali Mustafa