Une étude récente réalisée par Cornerstone a révélé un changement marqué dans les tendances du travail d'ici 2024 en Amérique latine, soulignant l'intérêt croissant des entreprises pour l'adoption de modèles de travail hybrides.
Selon l'étude, 63 % des entreprises de la région se tourneront vers cette modalité, tandis que 31 % continueront à fonctionner en présentiel et seulement 7 % opteront pour le télétravail. Ce panorama témoigne d’une transformation significative de la relation de travail post-pandémique, mettant en évidence un avant et un après dans la structuration de l’environnement de travail.
La préférence pour le modèle hybride n’est pas uniforme dans les pays d’Amérique latine. La Colombie, par exemple, montre une tendance différente, avec 61 % des entreprises consultées envisageant la mise en œuvre du travail à distance, ce qui la place derrière d'autres pays comme le Mexique et le Chili dans cette modalité.
Cependant, seulement 10 % des entreprises colombiennes ont assuré qu'elles appliqueraient cette modalité. Ces données mettent en évidence la diversité des approches en matière d’adaptation du travail dans la région.
Outre les changements dans les modèles de travail, les entreprises latino-américaines ajustent leurs budgets de recrutement et de développement des talents humains pour faire face au contexte économique actuel. L'étude révèle que 24 % des entreprises envisagent d'augmenter leur budget d'embauche de personnel, contre 58 % qui envisagent de le maintenir au même niveau que l'année précédente. En Colombie, en particulier, 18 % des entreprises ont indiqué qu'elles envisageaient d'augmenter leurs investissements dans les talents humains, ce qui anticipe un marché du travail plus stable.
Cette analyse reflète également la manière dont, malgré le ralentissement économique mondial, les entreprises d'Amérique latine restent engagées en faveur du développement et du bien-être de leurs travailleurs. L’investissement dans le capital humain et l’adaptation à des modèles de travail plus flexibles sont présentés comme la clé de la reprise et de la croissance des entreprises dans un avenir proche.
La situation actuelle oblige les entreprises à réévaluer constamment leurs stratégies de travail pour rester compétitives et répondre efficacement aux besoins de leurs employés et du marché. La Colombie, comme d'autres pays de la région, est confrontée au défi d'équilibrer ces exigences, en s'adaptant aux nouvelles réalités du monde du travail en vue d'une plus grande productivité et d'une plus grande satisfaction au travail.
La réforme du travail obligerait le télétravail
Dans une démarche significative dans le cadre législatif colombien, le ministère du Travail a présenté une nouvelle version de la réforme du travail au Congrès de la République le 24 août 2023, relançant ainsi un projet de loi qui avait échoué lors de sa précédente tentative faute de débat et quorum nécessaire.
La ministre Gloria Inés Ramírez, avec son équipe, a déjà rencontré des hommes d'affaires et différents syndicats pour apporter des ajustements au document, qui est déjà entre les mains de la Chambre des Représentants pour examen.
Cette réforme propose des changements innovants dans le paysage du travail, en se concentrant notamment sur le télétravail ou le travail à distance. Celle-ci est définie comme « une forme d'organisation du travail, qui s'effectue dans le cadre d'un contrat de travail, qui consiste en l'exercice d'activités rémunérées en utilisant les technologies de l'information et de la communication comme support, sans nécessiter la présence physique du travailleur ou de l'employé. dans un lieu de travail spécifique », selon le texte de la réforme. De même, la démarche est présentée comme une stratégie visant à favoriser la transition numérique et la diversification du travail.
Les lignes directrices pour l'application du télétravail sont claires et établissent des barèmes en fonction de la taille des entreprises . Celles qui comptent entre 20 et 50 salariés doivent adapter au moins 5 % de leurs effectifs à cette modalité ; ceux qui en ont entre 50 et 200 doivent le faire avec au moins 10 % ; et ceux qui en ont plus de 200, avec 15 %. Cette mesure vise à équilibrer l'intégration des nouvelles technologies dans l'environnement de travail sans imposer un fardeau disproportionné aux employeurs.
La réforme offre toutefois un délai de grâce de six mois après sa mise en œuvre, pendant lequel les entreprises ne seront pas tenues de respecter l'obligation de télétravail. Cependant, pendant cette période, ils devraient revoir leurs capacités technologiques et former leur personnel au travail à distance. Passé ce délai, le respect de la réglementation devient obligatoire, et son non-respect pourrait entraîner des sanctions financières ou des actions de la part du ministère du Travail.
La proposition a suscité d'intenses débats dans les sphères politique et économique en raison de sa nature innovante et de ses implications pratiques pour l'organisation du travail. « Sans exiger la présence physique du travailleur sur un lieu de travail spécifique » marque un changement profond dans la conception traditionnelle de l'environnement de travail, suggérant un avenir dans lequel la flexibilité et l'adaptabilité seront essentielles à la prospérité des entreprises et au bien-être des travailleurs. employés.